11 juillet 2023
- Philippe Selot

- 11 juil. 2023
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 août
Le week-end s’est déroulé paisiblement. Ma chambre, orientée sud-ouest, bénéficie pleinement du soleil et, grâce au balcon, c’est très agréable... du moins tant que les températures restent supportables. Mais ces derniers jours, c’est devenu un vrai four. Le store est baissé, la porte fermée pour éviter l’arrivée d’air chaud, et le ventilateur tourne à plein régime. Malgré tout ça, il fait bien trop chaud !
Samedi après-midi, Musa, l’oncle de Deniz, est venu me rendre visite. C’était une attention très touchante de sa part. Il insiste sur le fait que, dans la culture kurde, il est tout à fait naturel d’aller voir les personnes hospitalisées.
J’ai commencé à ressentir des douleurs là où le drain est inséré dans mon cou. L’infirmière a fait appel à un médecin anesthésiste, qui est venu inspecter la situation un peu plus tard. Verdict : on ne change rien tant que la douleur ne s’intensifie pas.
Dimanche, mon chirurgien est passé, et nous avons discuté de la suite du séjour. Je continue mon traitement antibiotique. Vendredi, je devrais recevoir un nouveau plâtre, et samedi, on retirera les fils de ma cicatrice. Si tout se passe bien, je pourrais rentrer dimanche. Ce serait idéal, car René, mon collègue de Cologne avec qui j’étais en Patagonie l’automne dernier, vient passer quelques jours en Suisse. Il arrive vendredi et viendra me voir à l’hôpital. Samedi et dimanche, il sera en Romandie, et si je peux rentrer dimanche, ce serait parfait.
Et aujourd’hui, ma mère m’a rendu visite, et nous avons passé l’après-midi sur le balcon.
Lundi matin, les douleurs au niveau du drain ont augmenté. Une inflammation est visible, et l’infirmière a alerté le médecin traitant, qui a décidé de le remplacer. Peu après le repas de midi, j’ai enfilé la fameuse blouse d’hôpital et me suis rendu en salle de réveil, juste à côté du bloc opératoire. Un médecin anesthésiste m’y attendait. Il m’a expliqué qu’il allait poser un nouveau drain, cette fois près de la clavicule gauche, à l’aide d’un appareil à ultrasons, comme pour le premier.
Après la désinfection et l’anesthésie locale, il a localisé la veine, mais au moment d’insérer le drain, celle-ci s’est « échappée ». Il a essayé à plusieurs reprises sans succès. Même sous anesthésie, j’ai ressenti quelques douleurs : supportables, mais désagréables. Il m’expliquait au fur et à mesure ce qu’il faisait. Finalement, il a localisé une autre veine sous la clavicule, et cette fois, ça a fonctionné. Il a mesuré 13,5 cm pour l’insertion du drain, une sensation étrange dans la poitrine. Il a ensuite fixé le drain avec un point de suture, nettoyé la zone, retiré l’ancien drain du cou, refermé la plaie et posé un pansement. Une radiographie a ensuite été réalisée pour vérifier le bon positionnement, et je suis remonté dans ma chambre.
Entre-temps, Deniz est arrivé et m’attendait patiemment sur le balcon. Il m’a apporté des vêtements propres et un joli bouquet de fleurs. Ma chambre ressemble à un petit jardin, c’est magnifique ! Il m’a aussi montré des photos de mon balcon à la maison, lui aussi bien fleuri.
Puis Deniz a décidé qu’il était temps que je sorte un peu de ma chambre. Je remarque que son travail à l’hôpital influence déjà sa façon d’agir. Je prends la trottinette, lui pousse le support à perfusion, et nous descendons par l’ascenseur. Nous sortons de l’hôpital, longeons une petite rue bordée d’un côté par des parcs de villas cossues que l’on devine derrière les arbres, et de l’autre, par de magnifiques façades de demeures bourgeoises. Je découvre un quartier très chic que je ne connaissais pas. Nous faisons une longue promenade, à l’ombre, mais malgré tout, il fait très chaud. De retour dans ma chambre, je prends mon repas sur le balcon, mais la chaleur y est écrasante. Le soleil tape fort, et même avec le store, il est difficile d’y rester.
Vers 19h30, Deniz rentre chez lui, et je me prépare pour une nuit tropicale. Au journal télévisé, on annonce qu’il s’agit de la journée la plus chaude de l’année, avec des températures atteignant 35,5 °C en Suisse.
Trouver le sommeil dans ces conditions n’a pas été simple. Mais au moins, le nouveau drain est bien mieux placé et beaucoup plus confortable que l’ancien. J’ai dormi jusqu’à 6h30. À mon réveil, on m’a pris la tension, le pouls, la température, le taux d’oxygène, tout est dans les normes. Après le petit-déjeuner, j’ai reçu ma première perfusion d’antibiotiques, et une heure et demie plus tard, une bonne douche.
Aujourd’hui, Deniz effectue sa journée de stage d’embauche au Viktoria. J’attends de ses nouvelles avec impatience. Après le repas, je quitte ma chambre pour m’installer au Lounge, où l’air est un peu plus frais.




















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