24 août 2025

Ce matin, après avoir pris mon petit-déjeuner à l’hôtel, Deniz, sa mère et sa sœur Alev sont venus me chercher pour une nouvelle excursion dans les environs de Dersim (Tunceli pour les Turcs). Hélas, c’était encore le même chauffeur que la veille… de quoi m’assurer quelques nouvelles sueurs froides !

Nous avons pris la route en direction de Pümülür, vers le nord. Une rivière nous a de nouveau accompagnés le long du trajet. De nombreux restaurants bordent ses rives, certains offrant même la possibilité aux visiteurs de plonger leurs pieds dans l’eau fraîche pendant qu’ils mangent.

La vallée est plus large que celle que nous avons traversée hier, mais les montagnes qui l’entourent sont tout aussi impressionnantes, dans des teintes ocres, majestueuses, paisibles et d’une beauté saisissante.

À midi, j’ai enfin réussi à convaincre mes compagnons de me laisser régler l’addition. Il m’a fallu beaucoup d’insistance : selon la tradition, c’est toujours l’invité qui est honoré et invité à table. Nous nous sommes arrêtés dans un restaurant charmant, adossé à une petite cascade d’eau fraîche. Le repas fut sans doute le meilleur depuis mon arrivée (photo). Et, une fois encore, j’ai dû batailler pour payer l’addition quand nous avons quitté l’établissement. C’était pour moi la moindre des choses afin de témoigner ma reconnaissance face à une hospitalité aussi chaleureuse.

Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés près d’un rocher où jaillit une source qui s’écoule doucement le long de la paroi. C’est un lieu chargé de symboles pour les alévis, qui entretiennent une relation spirituelle très forte avec la nature (photo). La famille en a profité pour remplir quelques bouteilles : l’eau y est particulièrement fraîche et agréable à boire.

Peu avant de rejoindre Dersim, nous avons visité la maison de rencontre des alévis, le Cemevi. J’ai eu la chance de pouvoir entrer dans la grande salle de réunion, vide à ce moment-là. Le plafond est orné des portraits des douze imams ainsi que d’Ali, figures centrales dans la culture alévie des Kurdes de Turquie.

Turkish Airlines m’a confirmé qu’un fauteuil roulant m’attendra à l’aéroport d’Istanbul : une aide précieuse, car les distances à parcourir y sont bien trop grandes pour mon pied encore fragile.

Ce soir, j’ai partagé mon dernier repas en compagnie d’Alev, de Deniz et du fameux chauffeur Youssef. Nous avons improvisé un petit pique-nique dans le parc municipal, au bord de la rivière Monsur. Simple, mais vraiment très agréable, surtout avec une généreuse portion de baklava pour couronner le tout !

Demain matin, après avoir préparé ma valise, je passerai prendre le petit-déjeuner chez la famille Kaplan, avant de prendre le bus pour l’aéroport d’Elazig vers 11 h. Deniz fera le voyage avec moi, avant de retourner à Dersim. Une longue journée de voyage m’attend, puisque je n’arriverai à Berne que mardi, vers une heure du matin.

Bonne nuit à tous !