20ème jour, 5 mai 2023

Aït-Ben-Haddou – Zagora

Je serais tenté de dire qu’il s’agit d’une nouvelle rencontre formidable, mais toutes les rencontres jusqu’à présent ont été chaleureuses, attentionnées et tout simplement gentilles. Hier soir, pendant que je rédigeais mon blog, une caravane de camionnettes est arrivée. C’était l’équipe d’accompagnement d’un rallye au Maroc. Une douzaine de véhicules, principalement français, mais aussi suisses et britanniques. Ils avaient tout le nécessaire avec eux, même un camion-cuisine et un bar ! Un autre motard de Cologne est également arrivé. Le propriétaire du camping Atlas View voulait l’installer avec nous (le Néerlandais et moi), mais sa tente était si grande qu’il n’y avait pas assez de place. On lui a donc proposé un autre emplacement.

Le repas nous a été servi, et devinez quoi ? Oui, un tajine ! Mais chaque préparation est différente, heureusement. La fille aînée du propriétaire m’a même proposé de laver mon linge, toujours aussi attentionnée.

Après avoir manqué le coucher du soleil derrière la chaîne du Haut Atlas, le propriétaire nous a informés que sa famille allait jouer de la musique et chanter des airs berbères. Nous nous sommes installés, le cuisinier du rallye nous a offert une bière de Bretagne, très bonne, et le spectacle a commencé. Toute la famille réunie, les hommes aux tambourins, les femmes chantaient. Simple, mais rempli de bonheur. Une superbe soirée sous un ciel étoilé et une pleine lune.

Ce matin, j’ai plié mes bagages, mais avant de partir, le propriétaire a insisté pour que le motard hollandais et moi fassions le tour de la propriété. La maison, simple mais immaculée, rien ne traîne, tout est à sa place. Tout fier, il nous a montré son séjour, avec télévision s’il vous plaît, une machine à laver (qui a très bien fonctionné), une cuisine avec un four, et, surprise, l’étable en terre glaise ! Une vache et son veau, une dizaine de moutons, autant de chèvres, et quelques poules qui picoraient.

Le moment des adieux est arrivé. Le propriétaire m’a offert un splendide caillou volcanique qui, une fois ouvert, révèle de beaux cristaux bleus. Quelle famille généreuse et bienveillante, qui a rendu ce séjour si inoubliable ! Tout le monde a pris congé et est parti dans des directions opposées.

Moi, je tourne au premier carrefour sur la N9 qui m’emmène en direction d’Ouarzazate, que je contourne avant de prendre la route vers le sud, direction Zagora. La N9 monte de nouveau sur l’Atlas mais aujourd’hui, le parcours ne culmine qu’à 1230 m d’altitude. Ensuite, c’est la descente dans les plaines. Le paysage change, la végétation devient clairsemée et la température grimpe. Je suis au bord du désert et un vent chaud, sablonneux et fort rend la conduite pénible. La température atteint les 40°C, mais c’est étonnamment supportable.

J’arrive à Zagora où j’ai réservé un emplacement au camping Palmeraie Amezrou (https://g.co/kgs/QLiZ2Gi). Inutile de préciser que l’accueil est chaleureux. On me met un tapis en feuilles de palmiers sur lequel j’installe ma tente, et le thé est servi. Il n’y a qu’un mobile-home, sans doute parce qu’il fait trop chaud pour les touristes. La palmeraie mérite bien son nom : je suis entouré de beaux palmiers qui donnent de l’ombre, si précieuse par ces températures dantesques.

Le camping possède un restaurant où je compte manger plus tard. Je crains que, vu le peu de clients, le choix du repas soit limité à quoi ?

Aujourd’hui, j’ai parcouru 185 km en 3 heures et 2 minutes.