18ème jour, 3 mai 2023

Touama – Aït-Ben-Haddou

L’auberge d’hier ne me laissera pas un souvenir positif. Le seul point positif, c’était le calme absolu. J’ai quitté l’hôtel Dar Oudar à Touama vers 8h00 par la route N9, récemment remise en état. Mis à part la traversée des villages, où elle ressemble plutôt à un chemin de campagne, la N9 est superbe : large, bien signalée, avec des voies doubles dans les montées pour doubler les innombrables camions. Si seulement les conducteurs marocains ne coupaient pas les virages… Il faut toujours rester strictement à droite. Par ailleurs, un motard n’a aucun droit sur la route, ce que j’avais déjà constaté dans la tactique aux ronds-points.

Non seulement la route est en bon état, mais le cadre est impressionnant. Je grimpe la chaîne du Haut Atlas jusqu’à 2 222 mètres d’altitude. Malheureusement, la brume m’a accompagné toute la journée, obstruant la vue. Sur la descente, je bifurque à gauche pour prendre une petite route, la P1506. Il semble que je sois le seul à emprunter cette voie. Elle me mène à la Kasbah de Telouet. Mis à part quelques touristes égarés, j’ai la Kasbah pour moi tout seul. À peine le moteur arrêté, un Berbère, je suis dans le territoire berbère, vient m’offrir ses services comme guide.

La Kasbah est abandonnée depuis plus de 50 ans, suite au décès du dernier Pacha El Glaoui. Il reste néanmoins de magnifiques plafonds en cèdre peint et de belles céramiques. Une visite étonnante qui se termine dans l’échoppe de mon guide, qui tente, en vain, de me vendre tapis et autres bric-à-brac !

Pour l’anecdote, le fils du dernier Pacha a épousé Cécile Aubry, la célèbre auteure de Belle et Sébastien, dont les histoires ont bercé mon enfance.

Je poursuis ma route sur la P1506. Les paysages sont arides, mais beaux. De-ci de-là, de petits villages accrochés le long de la vallée. Contraste saisissant : le fond de la vallée est très verdoyant alors que le reste est desséché.

J’arrive au camping « Atlas View » (https://maps.app.goo.gl/kBXDWQUCbUAi7VFF6), aussi aride que le paysage qui l’entoure ! La brume persistante m’empêche de voir la chaîne du Haut Atlas. Il n’y a rien autour, ni magasins, ni restaurants, ni cafés. À ma grande surprise, Sami, le patron, traverse l’emplacement, m’indique un abri avec tables et chaises, et me propose de m’y installer. À l’ombre, avec une belle vue sur une Kasbah de l’autre côté de l’Oued. Pendant que je m’installe, le thé est servi et une grande bouteille d’eau m’est apportée. Il m’annonce que ce sera couscous ce soir, un changement apprécié après tous les tajines que j’ai mangés.

Une autre belle journée au Maroc s’achève. Je ne l’avais pas encore mentionné, mais conduire ma Africa Twin ici est un pur bonheur. Mis à part le souci de frein, elle fonctionne comme une horloge !

Je reste ici deux nuits et, comme je n’ai pas accès à Internet, je ne pourrai pas charger les photos avant de retrouver un réseau.

Aujourd’hui, j’ai parcouru 121 km en 2 heures et 44 minutes.